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11 May

Mythes et légendes qui ont attiré les explorateurs au Mato Grosso

Publié par Jean  - Catégories :  #personnage

   Aussitôt après la découverte des Amériques, Espagnols et Portugais se partagent le Nouveau-Monde : les terres à l’Ouest d’une ligne Nord-Sud situées à 360 lieues (1770km) des îles du Cap-Vert seront espagnoles, tandis que celles situées à l’Est seront portugaises. C’est le traité de Tordesillas qui va ouvrir la conquête de l’Amérique du Sud. Pedro Alvares Cabral s’engouffre dans la brèche et découvre pour le compte des Portugais le Brésil en 1500.

Mais dès la découverte des côtes, Conquistadores espagnols et Bandeirantes (Conquistadors portugais) se disputent l’exploration de l’intérieur du continent. La situation géographique du Mato Grosso au centre du continent  rend cette contrée quasiment inaccessible. Les affluents de l’Amazone et du Paraguai barrés par d’incessantes chutes et de tumultueux rapides n’y sont plus navigables dans cette province brésilienne. Malgré ces difficultés, le mythe de l’Edorado et ses probables richesses encourage la « bandeira » (expédition portugaise) de Manoel de Campos Bicudo accompagné de son fils, à pénétrer cette gigantesque forêt qu’ils appelleront Mato Grosso à la poursuite de trésors et de cités légendaires. A leur passage, ils découvrent de l’or sur les bords du rio Coxipo et fondent une communauté qui donnera naissance à la ville de Cuiabá au XVIIe siècle.

Quelques années plus tard, encore adolescent, Antonio Pires de Campos et Bartolomeu Bueno da Silva surnommé  Anhanguera  (vieux diable) se lancent à la recherche de la Serra dos Martyrios et de la fameuse cité de Muribeca, l’Eldorado du Mato Grosso. Serra et cité que jamais personne ne saura localiser.


Bien plus tard, d’autres explorateurs ont essayé de raviver cet espoir : l’anglais Fawcett fut le dernier à rechercher cette légendaire cité, mais il disparut au Mato Grosso en 1925, sans laisser de traces. Le mystère demeure entier jusqu’à nos jours. J’ai enquêté sur cette histoire et je la raconte dans mon livre « Tout l’or de l’Eldorado » publié aux Editions Robert Laffont dans la collection vécu. (Récit de la vie d’un orpailleur français Georges Pommot au Mato Grosso dans le début du XXe siècle).

Le Mato Grosso a toujours fasciné. Des voyageurs célèbres l’ont exploré. J’ai déjà parlé de Langsdorff, ce Consul russe entouré d’aquarellistes français qui traversa le Mato Grosso de 1826 à 1828. En 1844, le botaniste français Castelnau traversera lui aussi le Mato Grosso, suivi quelques années plus tard par l’américain Herbert Smith, géologue et par le naturaliste allemand Karl Von den Steinen.

Au XXe siècle, Roger Courteville sera le premier aventurier moderne à traverser le Mato Grosso en voiture, tandis que l’éminent ethnologue Claude Levi-Strauss rencontrait les indiens Nambikwaras du Mato Grosso.

Image du livre "De l'Argentine à l'Amazonie" Madame R.Courteville. Paris 1931
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A
Or ou légendaire cité perdue;"on ne trouve que ce qu'on cherche".
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À propos

Jean Périé. Diplômé de Préhistoire à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Une vie sur la piste des grottes ornées d'Amazonie, au Mato Grosso,(Brésil). Un inventaire des paysages et de l'Art rupestre témoins d'une occupation vieille de plus de 20 000 ans.