Le Canyon des diamants
...Aos habitantes de Guiratinga, vem aí uma série de reportagens sobre as belezas da região. Queremos agradecer de coração ao povo de todas as áreas visitadas e da cidade pelo carinho com o qual nos recebeu. As belezas destacadas nos emocionaram e achamos aqui um companheiro de viagem excepcional em nome de Valdir que nunca vamos esquecer pelo carinho e a solidariedade desempenhados nas nossas explorações. Obrigado as autoridades pela colaboração.
Cinq heures du matin, le taxi qui va me conduire à la gare routière de Cuiabá est dejà là. Mon bus pour Guiratinga part dans une demi-heure, heureusement à cette heure matinale les rues sont vides.
La route goudronnée que nous empruntons est celle qui dessert São Paulo, 1700 km plus au Sud. Elle est encombrée de gigantesques camions qui transportent le soja et le coton produits sur les hauts plateaux du Mato Grosso. Après 200 km nous bifurquons sur une route moins fréquentée. Dans un paysage plus vallonné et verdoyant, nous entrons peu à peu dans une région diamantifère. Mais ici, les mines de diamants se font de plus en plus rares, remplacées par de grandes fazendas, fermes d’élevage de zébus ou de production de soja.
Le village de Guiratinga semble endormi juste survolé par des couples de grands aras bleu et jaune. Dans les manguiers des quantités de perruches et de perroquets dévorent les premières mangues mûres dans un piaillement incessant.
Dès le lendemain, je décide de retourner sur l’abri orné de Tapera.
C’est un abri préhistorique très richement décoré que j’ai découvert en 1981. Il me faut une voiture et un guide, car les accès changent en permanence. Lors de ma dernière visite des chercheurs de diamants m’y avaient conduit en barque sur le rio des Garças. Je n’ai aucune difficulté pour me faire rapidement des amis dans le village. Mon nouveau guide s’appelle Jan, c’est un professeur de collège.
La piste tordue, labourée par de petites ravines est parsemée de bancs de sables, mais au final ça passe. Reste un dernier bout de chemin à pied à travers une forêt dans laquelle on ouvre un passage
à la machette. A midi nous sommes devant le site. Rien n’a changé, sauf quelques imbéciles qui ont inscrit leur nom au milieu des gravures millénaires. L’orage fréquent à cette saison nous surprend sur le site. Heureusement la voûte qui forme un abri parfait nous protège de la pluie. En contrebas, le rio das Garcas bouillonne et grossit instantanément par les pluies diluviennes que chaque orage tropical déverse.
Je prends tout mon temps pour détailler, photographier et filmer les milliers de gravures qui ornent les parois de cet abri. Le temps nous offre une acalmie. C’est le moment qu’il faut saisir pour remonter jusqu’à la voiture.
Le lendemain, les autorités locales mettent une jeep à ma disposition. Mon nouveau guide et compagnon s’appelle Valdir. Il est le secrétaire chargé de l’agriculture et du milieu ambiant.
Au préalable, j’ai sélectionné des zones à prospecter, reste à les atteindre. Premier objectif, direction le Canyon des diamants.
Je suis aux sources du rio Prata. Là, la rivière a taillé dans le grès rouge de gigantesques canyons au fond desquels des garimpeiros cherchent des diamants. L’approche est des plus délicates. La pente est raide et extrêmement glissante. Je cherche des accès et des points de vue pour faire mes photos. A ce petit jeu, les kilomètres à pied dans la brousse ne se comptent plus. Enfin, nous parvenons sur les bords du premier canyon. D’emblée, la vue est saisissante. C’est magique ! La rivière coule entre des gorges dont il nous est impossible d’en sonder la profondeur. Nous longeons prudemment la bordure des falaises à même la crête. Nous progressons dans une savane surchauffée envahie d’arbustes et de hautes herbes.
Sous nos pieds, des cailloux roulent en permanence, dévalent la pente jusque dans les gorges. Sur ce sol éprouvant, au bord du gouffre, garder l’équilibre et ne pas se déconcentrer devient un réflexe de chaque seconde, car le danger de basculer dans le vide est réel. Dans les gorges, la végétation luxuriante trouble la profondeur . Des couples de grands aras traversent les canyons en contrebas, je les envie. Plus loin, le canyon se morcèle et se divise offrant un paysage dantesque. Le panorama est si beau et attrayant qu’il me faut trouver de nouveaux points de vue constamment obligés de contourner de nouveaux obstacles, des sources de torrents, harcelés par ces maudis insectes qui ne nous lâchent pas une seconde. J’ai perdu la notion du temps, seul le ciel orageux brusquement menaçant me rappelle soudain que le temps passe. Valdir sent le danger, il jette de fréquents regards sur les nuages qui s’amoncellent au-dessus du canyon. C’est mauvais signe. Il va falloir abandonner le canyon, mais l’aventure ne s’arrête pas là, car enthousiasmés nous décidons sur le champ de tenter dès le lendemain, si le temps le permet, une descente dans les gorges du canyon des diamants.