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20 Mar

Les ravitaillements en Amazonie, une problématique…

Publié par Jean  - Catégories :  #aventure

 

Avec le développement agricole et une occupation intensive des espaces vierges, le Mato Grosso se peuple et les zones autrefois isolées deviennent plus faciles d’accès. De ce fait, mes missions d’explorations requièrent moins de logistique. Il n’en fût pas toujours ainsi. Mes premières expéditions organisées à partir de Cuiabá me prenaient plusieurs semaines. Des problèmes de ravitaillement se posaient. Je n’avais pas les moyens d’engager plusieurs porteurs pour charrier
matériel et vivre. Il n’en était d’ailleurs pas question car mes découvertes devaient rester secrètes.

Cela devenait un casse-tête et je partais souvent seul ou
 accompagné d’une ou deux personnes au maximum. De ce fait, il ne nous était pas possible de transporter le matériel et la nourriture pour plusieurs semaines d’isolement. J’avais deux solutions pour y remédier. La première, la plus facile : réduire le ravitaillement en sautant des repas (celle-ci fut la plus souvent utilisée). La seconde : celle d’un lâcher aérien lorsque la durée du séjour dépassait une dizaine de jours et s’effectuait dans une zone où tout atterrissage était impossible. C’était une solution pratique mais coûteuse, présentant quelques inconvénients. Je ne récupérais le plus souvent qu’un quart des provisions. Le reste se perdait en forêt en raison d’une mauvaise coordination entre le pilote et moi-même. N’ayant aucun moyen radio pour communiquer, nous étions obligés de fixer à l’avance les points de ravitaillement, ainsi que le jour et l’heure du rendez-vous. Hélas, cela ne fonctionnait pas toujours car dans la plupart des cas, je n’arrivais pas à temps au lieu fixé (retenu par des contraintes géographiques dans l’impossibilité de l’atteindre). Comme nous ne possédions pas de parachute, les vivres m’étaient lancées en vrac au passage de l’avion qui rasait la cime des arbres. Le lâcher se faisait ainsi pour éviter que les gros paquets ne restent accrochés dans les branches des arbres. En arrivant au sol tout se plantait dans l’épaisse végétation ! Le bruit de l’avion qui s’éloignait après un largage raté m’a souvent donné des frissons. Aujourd’hui des pistes de ferme sillonnent une grande partie du territoire que couvrent mes travaux. Elles ouvrent désormais un passage et facilitent une grande expédition terrestre sur la piste des grottes ornées. C’est l’objectif du projet « Alvorada ». Expérimenter le fil d’Ariane que constituent les reliefs formés par les versants Sud des plateaux tabulaires séparant les bassins de l’Amazone et du Paraguay.


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A
<br /> dom jean perie<br /> <br /> cade voce me abandonou<br /> <br /> abç<br /> <br /> <br /> adir sodre<br /> <br /> <br />
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O
Encore un récit intéressant. Merci pour ce dernier documentaire imagé que j'ai lu avec du retard mais toujours avec le même plaisir.
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À propos

Jean Périé. Diplômé de Préhistoire à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes. Une vie sur la piste des grottes ornées d'Amazonie, au Mato Grosso,(Brésil). Un inventaire des paysages et de l'Art rupestre témoins d'une occupation vieille de plus de 20 000 ans.